« La dermatologie traite bien plus qu'une question d'apparence - la négligence de cette spécialité médicale a des conséquences désastreuses sur la santé et la qualité de vie des malades ».
Marie-France Bru-Daprés, Présidente de l’Association Française pour la Recherche sur l’Hidrosadénite (AFRH)
La pénurie de dermatologues
C’est un problème majeur. Selon les chiffres de l'Ordre des médecins, la dermatologie est l'une des spécialités les plus touchées par la pénurie de médecins en France. En outre, plus de la moitié des dermatologues en exercice ont plus de 55 ans, et le nombre d’internes en formation ne permettra pas de stabiliser la situation avant 2041 ! Cette situation est aggravée par le vieillissement de la population et l'augmentation des cas de maladies de la peau.
Soulignons qu’il existe même des départements dans lesquels on ne trouve plus aucun dermatologue. C’est notamment le cas de certains départements ulta-marins, dans lesquels les patients sont encore plus pénalisés qu’en Métropole, car il faut sortir de son île pour pouvoir être pris en charge, ce qui a bien évidemment un coût, le plus souvent non pris en charge. Citons l’exemple ahurissant de Mayotte, département insulaire Français, qui ne compte aucun dermatologue. Ce sont actuellement deux dermatologues Réunionnais qui viennent deux fois par an prendre en charge tous les patients atteints de maladies de peau.
Les délais d’attente
Une étude récente stipule qu'il s'agit de la pire spécialité pour l'obtention d'un premier rendez-vous.
Les dermatologues sont très souvent sollicités, car ils traitent de nombreuses maladies de peau, certaines courantes telles que l'acné, l'eczéma et le psoriasis, mais d’autres également plus rares.
La déshérence dans de nombreuses régions, accentue la difficulté pour les patients de trouver un dermatologue qui accepte de nouveaux patients.
Même dans les zones urbaines où les dermatologues sont plus nombreux, les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous peuvent être vraiment très longs.
Qui et où consulter?
Les patients peuvent également éprouver des difficultés à trouver le dermatologue approprié pour leur condition particulière. Il existe en effet de nombreuses sous-spécialités en dermatologie, telles que la dermatologie pédiatrique, la dermatologie chirurgicale ou la dermatologie cosmétique. Les patients peuvent ne pas savoir quel type de dermatologue ils doivent consulter et risquent de perdre du temps et des ressources précieuses en consultant des professionnels moins concernés par leur pathologie.
Propositions du collectif pour sortir une filière en danger de l'angle mort du système de santé et sauver l’avenir des malades
Pour sauver la filière Dermatologie en danger et l'avenir des malades, le collectif demande la prise en considération de propositions telles qu’une offre hospitalière plus accessible, la formation de plus de dermatologues, le dialogue de gestion entre ARS et hôpitaux, l’incitation des dermatologues à prolonger leur activité professionnelle au delà de la retraite, la valorisation de la télé-expertise et le renforcement et la revalorisation des ressources paramédicales de la filière pour la prise en charge des soins quotidiens du malade. Le collectif demande également le renforcement du rôle et des compétences du premier recours en dermatologie, la généralisation des dispositifs éprouvés et la mise en place de vacations hospitalières par les dermatologues de ville et le déploiement des assistants médicaux. Ces propositions doivent être implémentées rapidement pour sauver la dermatologie.
Nous, malades de la peau atteints d’Hidrosadénite Suppurée / maladie de Verneuil, devons soutenir cette démarche d’alerte du Ministère et des Agences Régionales de Santé. Soyons nombreux à partager cet article !